vendredi 14 février 2014

La coiffeuse

Petit clin d’œil à Sylvie, un peu stressée mais efficace, qui bosse dans un salon de coiffure du boulevard Saint-Germain. Sur la devanture, il est écrit "masculin". A l'intérieur, ambiance années 1970 avec la musique de FIP (tiens ! comme chez le dentiste ce matin). La clientèle est mixte : vieilles dames du quartier et fils de famille bourgeoise (là je me dis que ça va coûter un bras) ou jeunes hommes pas encore stabilisés dans la vie (en fait, non). Dans l'espace d'attente, trois fauteuils et deux halogènes très design (modernes et classes), ainsi qu'une étagère d'angle accueillant une belle collection de BD (pas eu le temps de terminer mon Léonard !).

L'équipe est un trio : une shampooineuse (la cinquantaine bien tassée - on est loin de la jeune apprentie timide qui fait ses classes), monsieur Joël (seigneur des lieux, qui n'a pas l'air de se presser, ni entre les rendez-vous, ni quand il manie le ciseau) et Sylvie (la femme de monsieur ? sa compagne ? une simple employée ?) qui semble faire tourner la boutique à elle-seule.

Sylvie a sans doute plus de cinquante ans mais la silhouette est encore svelte et dynamique. Une robe de travail sombre, robuste mais jolie, décorée un peu à la manière des tenues folkloriques d'Europe de l'est, s'arrête sous le genou et dévoile des bottines noires à boucle. Une coupe à la Anna Wintour, châtain décoloré vers le blond, et des lunettes sévères cachent un visage qui n'est pas laid. Elle a de l'expérience, et de la sensualité aussi.

Pourquoi, mais pourquoi, l'ombre d'un instant, l'idée traversa-t-elle mon esprit qu'elle ne devait plus compter les jeunes hommes qu'elle avait dépucelés ? En tout cas, je m'y serais bien laissé prendre...

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