Un joli film, de Luc Jacquet, sorti au cinéma fin 2007. Sera apprécié des amateurs de nature, de faune sauvage et de promenades solitaires en moyenne montagne. Les autres trouveront cela un peu long mais, s'il y a bien une raison de voir ce film en entier, c'est pour deux scènes absolument stupéfiantes.
D'abord quelques mots sur le film. Prenez un documentaire animalier sur "les habitants de nos forêts", ajoutez une petite fille au milieu de l'écran et laissez une voix off vous raconter là-dessus une histoire d'amitié entre un renard et la fillette. Voilà à peu près le contenu du film. Comme toutes les fables, celle-ci est truffée d'incohérences, d'exagérations et d'événements exceptionnels mais l'on ne s'arrêtera pas à ce manque de réalisme.
Le renard est la vedette. Représenté à l'écran par plusieurs individus différents selon les scènes (ça se voit) et incarné, pour les scènes de pure comédie, par Titus, renard dressé, vétéran de 11 ans qui ne survivra que quelques mois à la sortie du film.
Personnage secondaire mais qui crève l'écran, une fillette de 11 ans (elle-aussi), forcément rousse (et oui, il faut bien un point commun avec le renard). Une frimousse absolument craquante. Incarnée par une certaine Bertille que l'on reverra certainement si ses parents lui laissent poursuivre dans la carrière cinématographique (un peu comme Brigitte Fossey révélée dans Jeux interdits ou Drew Barrymore dans E.T. l'extraterrestre).
Deux scènes stupéfiantes, donc. L'une est la poursuite du renard par un lynx au milieu de la forêt enneigée. Cette scène a ceci d'extraordinaire que, contrairement aux désormais classiques scènes de chasse à l'antilope par un lion ou un guépard qui figurent dans tout bon documentaire animalier sur la steppe africaine, celle-ci se déroule largement en zone boisée, le renard slalomant entre les arbustes et les racines couverts de neige tandis que la caméra suit le mouvement dans un travelling latéral. Comment fait-on pour faire courir un renard en quasi ligne droite au milieu des arbres alors qu'il tente d'échapper tant bien que mal aux griffes acérées d'un lynx dont l'agressivité est plus vraie que nature ? Mystère.
La seconde est là-aussi une prouesse de cinéma. Le renard, pris de panique à l'idée de se trouver enfermé dans la chambre de la petite fille, finit par grimper sur un meuble et, de là, à sauter à travers l'oeil-de-boeuf qui seul apporte la lumière du dehors. Comment fait-on pour faire sauter un renard à travers une vitre fermée depuis laquelle il lui est impossible de voir où il va atterrir ? Mystère.
Chapeau bas ! donc, aux réalisateurs de ce film.
Et qui a dit que jouer la comédie était l'apanage des seuls êtres humains ?
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