mercredi 23 février 2011

Coiffure

N'est-il pas surprenant comme la coiffure peut changer l'impression qu'on a de quelqu'un ?

Lorsqu'elle est partie en vacances, ses longs cheveux noirs étaient noués dans un chignon serré, qui lui faisait comme une grenade en fleur derrière la tête. Le visage fin, aux traits délicatement dessinés, se prolongeait vers l'arrière par un flot de fils d'ébène, plaqués sur les tempes et convergeant en rangs serrés vers ce nœud gordien. La petitesse de la tête n'aurait laissé soupçonner cette chevelure ondoyante qui lui tombait jusqu'aux hanches lorsqu'elle défaisait exceptionnellement son chignon, afin d'aérer un peu les pauvres cheveux maltraités. Avec son visage bien dégagé, elle avait un petit air d'Audrey Hepburn, actrice chic et romantique de mon panthéon féminin.

Depuis qu'elle est revenue de vacances, ses cheveux noirs, s'arrêtant désormais aux épaules, sont déployés de part et d'autre du visage en un casque vaporeux. Avec toujours autant de symétrie, ils encadrent maintenant un regard de jais, une bouche entrouverte et un petit menton volontaire. Par un mystère de l'image, cette tête désormais chargée pousse à baisser les yeux vers une gorge d'albâtre (trop ?) largement découverte. Audrey s'est muée en Cléopatre (Elizabeth Taylor ou Monica Bellucci, au choix selon votre génération), icône sulfureuse et sensuelle de l'imaginaire masculin, femme fatale par excellence.

Du platonique au charnel, n'est-ce qu'une histoire de coiffure ?

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