jeudi 14 avril 2011

Qui suis-je?

Qui suis-je ?
Après avoir été brièvement plagiste, je commence à travailler à 18 ans comme photo-reporter pour l'agence Sipa Press, qui m'envoie à travers le globe dans tous les endroits où "ça chauffe". Ma jeunesse et mon goût pour l'aventure trouvent là matière à assouvir mon besoin d'adrénaline.
- Non, je ne suis pas Yann Arthus-Bertrand.

Le grand public me découvre à partir de 1987 dans une émission de télévision, qui me permet de pratiquer en direct de nombreux sports extrêmes dans des lieux aussi magnifiques qu'improbables. Profitant du succès de l'émission pour "m'éclater" aux quatre coins du globe, j'acquiers à cette occasion la popularité d'un baroudeur écolo même si, sous couvert de vendre du rêve aux téléspectateurs, je suis le premier à polluer ces milieux naturels et à stimuler un tourisme malvenu dans ces contrées sauvages.
- Non, je ne suis pas Denis Brogniart.

Alarmé par la dégradation rapide des paysages dans lesquels "je m'éclate", je fonde bientôt une fondation pour la protection de la nature (afin de protéger mon petit paradis ?), dont le nom sera associé à une gamme de produits pour la douche et pour le corps. Sous couvert de défendre l'environnement, ma fondation engrange les financements de nombreuses multinationales souhaitant s'acheter une conscience écologique.
- Non, je ne suis pas Allain Bougrain-Dubourg.

Au début des années 2000 (et des rhumatismes ?), j'apparais sur le devant de la scène écologique, délaissant "l'éclate" au bout du monde pour m'engager dans l'action citoyenne. Je suis à l'origine d'un manifeste écologique qui inspirera l'inénarrable Grenelle de l'environnement en 2007.
-  Non, je ne suis pas Daniel Cohn-Bendit.

Bien que n'ayant pas l'étoffe d'un politicien, je me laisse convaincre d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012, servant du même coup les intérêts de la droite en France en divisant un peu plus l'opposition réunissant la gauche et les écologistes.
- Je suis ? Je suis ?

Nicolas Hulot, bien sûr ! J'ai passé 30 ans de ma vie à m'éclater à travers toute la planète et, maintenant que l'âge et les regrets commencent, je culpabilise les braves gens avec un discours écolo-terrorisant, mais je ne fais que surfer sur une vague plus grosse que moi.

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