samedi 17 septembre 2011

La gauche et ses valeurs

La gauche a des valeurs, qu'on se le dise !

Tous les responsables socialistes vont répétant qu'il faut revenir aux valeurs de la gauche. Ils nous resservent ce leitmotiv comme on ressort les reliques d'un passé illustre, pour en emprunter un peu la gloire et cacher la misère de leur programme. Qu'une idée soit trop nouvelle ou, au contraire, éculée, il faut la raccrocher aux valeurs de gauche. Question de crédibilité.

Les valeurs, c'est ce qui reste quand on n'a plus rien à dire, ce qui demeure quand on a tout vendu, les bijoux de famille en quelque sorte, les bijoux de la grande famille socialiste, de Jaurès à Blum. Elles sont fondamentales, essentielles, intangibles, inaliénables. Elles tiennent lieu de programme et, à l'occasion, de morale politique.

Mais quelles sont-elles ces valeurs ? Liberté, égalité, fraternité ? Liberté des peuples, liberté de la presse, liberté syndicale, liberté des femmes, liberté de culte... Égalité des individus, égalité homme-femme, égalité blanc-noir, jaune-rouge, riche-pauvre, etc. Et fraternité ou plutôt solidarité. Solidarité jeunes-vieux, travailleurs-chômeurs, malades-bien portants... Bref, des principes fondateurs du modèle social français.

L'ennui, c'est qu'à s'accrocher à des mots, la gauche se crispe et s'arc-boute sur des archaïsmes. Droite comme un I, comme une vieille belle momifiée dans ses habits de mariage d'une autre époque. Avoir des valeurs donne une contenance. Mais la gauche doit dépasser ces valeurs, les réinventer, les transcender, les revisiter pour avancer. Les dirigeants socialistes semblent l'avoir compris mais, pour l'instant, l'appréciation serait : "en progrès mais peut mieux faire".

La gauche est encore un parti trop gauche de ses valeurs.

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