vendredi 25 mai 2012

Théorie pour géographes

Longtemps, l'homme occidental a vécu dans sa suffisance. Il dominait le monde et pensait tout savoir mieux que les autres peuples. Il l'a colonisé de gré ou de force, croyant parfois y apporter les lumières de sa soi-disant grandeur.

La décolonisation fut douloureuse pour tous, colonisateurs et colonisés - on ne retire pas une écharde incarnée sans rouvrir une plaie. Puis, la décolonisation s'est muée en coopération, forme de colonisation économique rampante par laquelle l'homme occidental gardait la tutelle sur des peuples adolescents.

Las, comme les parents qui voient sans comprendre les soubresauts d'une crise d'adolescence, l'homme occidental a regardé sans comprendre les soubresauts de ces pays "en développement". Les soubresauts sont passagers, pensent les parents, tout rentrera dans l'ordre une fois atteint l'âge adulte. Mais quand l'âge adulte vient, force est de constater que l'adolescent n'a pas suivi le chemin de ses parents, qu'il a bifurqué et assume désormais pleinement sa maturité.

Il serait temps que l'homme occidental comprenne que les pays en développement ont désormais atteint l'âge adulte et qu'il n'y peut mais. Si le développement économique n'est pas toujours au rendez-vous - mais la taille des adultes ne varie-t-elle jamais ? - le développement psychologique est achevé. En trois générations, ces peuples autrefois colonisés ont atteint l'âge de raison.

Regardez l'Asie : là-bas, personne ne regarde plus l'homme occidental comme modèle. Ils ne nous ont pas attendu. Ils avancent et tracent leur sillon tout seuls. L'Afrique turbulente suit à quelques longueurs derrière. L'homme occidental est désormais vieux en ce monde, mais pas sage pour autant. Viendront-ils à nos obsèques ?

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