lundi 8 avril 2013

Une idée de business

Hier, la télévision diffusait un de ces reportages qui vous fichent le blues et vous transforment en Caliméro illico presto, du genre : pourquoi n'ai-je jamais de chance ? pourquoi ce sont toujours les autres qui en profitent ? c'est pas juste ! Bref, ils causaient salaires, rémunérations et avantages en tous genres.

L'un des arguments était le suivant : les entreprises préfèrent donner des avantages en nature (tickets restaurants, couverture santé, téléphone portable, voiture de fonction, service de crèche, pressing, bons d'achat, aide au loyer, prêt bancaire, etc.) plutôt qu'augmenter les salaires, car ça leur coûte moins cher. Outre le fait que ces avantages fidélisent le salarié, ils reviennent moins chers à l'entreprise car ils sont moins taxés.

Exemple : vous êtes un patron bien gentil qui fait des bénéfices et veut en distribuer une partie à ses employés (on a le droit de rêver, non ?).
Mettons que vous voulez augmenter de 100 € le salaire mensuel net de Mme Mouton (elle le mérite bien car, en plus d'être jolie comme un cœur et d'illuminer vos journées au bureau, elle est d'une rare efficacité - dommage que vous ne soyiez pas son mari). Dans ce cas, il vous en coûtera 182 € tout compris, dont environ 54 € de cotisations patronales et 28 € de cotisations salariales (bah oui, comme vous l'avez déjà augmentée précédemment, Mme Mouton n'est plus dans une tranche de salaire bénéficiant d'une exonération de cotisations).


Supposons à la place que vous lui donniez 100 € de pouvoir d'achat supplémentaire mais sous forme d'avantages non salariaux. Selon l'option choisie, ces avantages seront plus ou moins taxés (ex : les tickets restaurants peuvent être partiellement exonérés de cotisations patronales ; autre ex : la fourniture gratuite de matériel informatique et de logiciels pour un usage privé n'entre pas dans le calcul des cotisations sociales ; source : URSSAF, http://www.urssaf.fr/profil/employeurs/batiment_travaux_publics/vos_salaries_-_vos_cotisations/taux_et_montants_01.html). Dans la plupart des cas, pour transférer 100 € d'équivalent revenu net à Mme Mouton (qui décidément est fort jolie et mériterait peut-être une plus grosse augmentation), la charge supplémentaire se montera à moins de 82 €. Mettons 50 € pour faire l'exemple.

Ainsi, dans un cas (augmentation du salaire), 45% du coût pour l'entreprise (= 82/(100+82) ) part en prélèvements obligatoires, tandis que dans l'autre (avantage direct), cette part peut se monter à seulement 33% par exemple (= 50/(100+50) ). Vous, gentil patron mais pas pigeon, préféreriez la seconde option (parce que vous aimez bien Mme Mouton mais beaucoup moins votre contrôleur fiscal). Le hic, c'est que mettre en place des avantages divers en complément de rémunération partiellement détaxés, ce n'est pas votre métier.

Voilà l'idée de business à créer : une entreprise qui conseille les entreprises, en particulier les PME qui n'ont ni le temps ni la surface financière, et leur fournisse un package clef-en-main d'avantages adaptés à la situation des salariés. En mutualisant bien les besoins et les solutions (merci internet), il y a moyen de limiter les coûts de conseil et d'intermédiation tout en dégageant un revenu substantiel rémunéré grâce à l'écart de taxation. Sur l'économie réalisée par l'entreprise (82-50), il y a bien matière à récupérer une petite part...


Dommage, je suis sûr que plein d'autres gars ont déjà eu l'idée avant. Pourquoi ce sont toujours les autres qui en profitent ? c'est pas juste !

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