lundi 17 juin 2013

Orage, ô désespoir !

Ce matin, 8h30. Confiant dans les prévisions météorologiques diffusées à la télévision samedi soir, je croyais que la journée s'annonçait chaude et ensoleillée. Dans ces cas-là, quand on annonce 30°C ou plus, je garde les volets fermés afin que le soleil ne vienne pas surchauffer un appartement difficile à isoler. Ainsi donc, je n'avais point regardé le ciel avant de sortir et j'avais mis mon plus beau costume, élégant et léger, tout frais sorti de chez le pressing. Celui des grandes occasions, quand la vie nous sourit un peu plus que d'habitude.

Descendant quatre à quatre les marches de l'escalier, je m'élançai vers la sortie, espérant rattraper le retard que j'avais pris à me raser plus soigneusement que d'habitude. Oui, c'était un jour où la vie devait me sourire plus que d'habitude et, qui sait, j'aurais peut-être trouvé l'âme sœur au hasard d'une rencontre improbable. En fait de rencontre majeure, ce fut avec la pluie. Chaque pas qui me rapprochait de la porte de sortie de l'immeuble augmenta mon inquiétude devant ce ciel si sombre que je crus un instant avoir eu un problème de réveil. Mais non, la gardienne était pourtant bien là, comme à son habitude à cette heure de la journée, et elle me signala gentiment qu'il pourrait bien pleuvoir sous peu.


Une goutte, dix gouttes, puis très vite une avalanche de gouttes et un rideau de pluie lourd et dense, déchiré de temps à autre par un éclair. En moins de trente secondes, un ruisseau dans le caniveau et des flaques partout sur le trottoir. Le tout avec une température fort agréable qui, dans un autre contexte, m'aurait incité à rejouer la pub Tahiti Douche. Il y avait là un petit quelque-chose des orages tropicaux que Singapour m'avait appris à contempler avec philosophie.

Seulement, à Paris, un lundi matin d'une journée chargée, point de philosophie ! Il fallait dare-dare se rendre au bureau. J'oubliai vite l'option vélo, rechignai devant l'option voiture (pour rester pris dans les embouteillages ?) et refusai par principe l'option transports en commun avec trois changements et, de toutes façons, dix minutes de marche. Ce fut donc en goguette et en parapluie que je partis affronter les éléments. Flic-floc, flic-floc, flaque ! 300 mètres et le bas de pantalon fut trempé. Encore 200 mètres et le parapluie se retourna dans une bourrasque. Encore 100 m et je trouvai abri à l'entrée d'un bâtiment municipal où passants aventureux et fonctionnaires goguenards attendaient que ça passe.

Point besoin de narrer le reste : mon costume des grandes occasions s'en souvient encore.

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