Vous n'avez peut-être jamais entendu parler d'elle. Encore une de ces inconnues sortie de l'ombre à l'occasion d'une émission de télé-crochet et qui gravite désormais dans le monde du showbizness et de la téléréalité britannique. Ce devrait être une raison de défiance, d'un vague a priori plein de mépris à l'égard de cette jeune femme (22 ans), pourtant ce post est plutôt positif à son égard.
Lorsqu'elle arrive sur la scène de l'émission The X Factor (UK, 2009), on voit une adolescente, encore gamine et toute timide, avec un très fort accent populaire et l'attitude craintive des gens auxquels la vie n'a appris qu'à recevoir des coups. Sans doute conseillée par son entourage de se mettre en valeur, elle porte un short ultra court et un chemisier blanc serré qui contrastent avec sa personnalité introvertie. Tout le monde pense - et tout laisse penser - qu'elle va se prendre une énorme beigne. On entend déjà les rires sadiques dans la salle.
La musique démarre (pour l'anecdote, il s'agit de What a Wonderful World), elle pose la première note et, d'un coup, un frisson parcourt la salle et les téléspectateurs. La note est parfaite, la voix mélodieuse, le visage rayonnant. Miracle ! Tout le morceau est parfait, même quand elle prend quelques libertés avec la version popularisée par Louis Armstrong. Elle est comme transcendée par la musique. On ne la reconnaît plus, on croirait voir une diva professionnelle capable de faire passer l'émotion du chant dans les cœurs les plus insondables.
Révélation mystique : la musique transcende les êtres. Cette petite chose fragile et mal assurée s'est transformée d'un coup en maîtresse des ondes, portée par sa chanson, vibrant sur chaque note d'une justesse et d'une force insoupçonnées. Puis, comme par enchantement, la magie retombe lorsque la musique s'arrête. La fleur épanouie se referme, se recroqueville, rentre la tête dans les épaules et attend le verdict du jury, encore incertaine de la qualité de sa prestation. C'est un triomphe ! Elle reste pourtant la dernière à y croire.
La suite sera classique mais ce n'est pas la suite qui compte. Ce qui compte, c'est cet instant magique où elle a touché la grâce, cette minute de gloire où tous les possibles se sont ouverts, où tous ceux qui étaient là, dans la salle ou devant leur écran, ont senti le frisson des grandes espérances dont est capable l'humanité.
Oui, la musique est belle.
http://www.youtube.com/watch?v=_hCa59bTxdY&feature=player_detailpage
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